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Arlette Robert

 
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 Août 2007

Voyage au Sénégal en Juin 2007

  

 

Mercredi 5è jour

 

Petit déjeuné génial, au choix et à volonté café, thé, lait, chocolat, jus de fruits, croissants petits pains, beurre, confiture traditionnels et en plus Mamadou nous prépare des petites crêpes chaudes à la confiture. Décidément le « Pélican » s’est bien crevé le flan.

 

Ballade en pirogue sur un bras du Saloum.


D’abord de l’eau. Puis des palétuviers. Nous sommes bien sur un bras de mer et la hauteur des racines des palétuviers en haut desquelles ils sont perchés nous permet d’évaluer la hauteur de la marée du fait que nous sommes à marée basse ou presque. Par ci par là des pélicans et « un héron cendrés juvénile ». Ha ! Juvénile veut dire jeune, vous le saviez bien, mais ça fait drôle d’entendre ce mot si peu employé de nos jours. Merci Ouzin pour ton vocabulaire châtié. Allez les juvéniles, en avant !

 

Le Saloum n’est pas un fleuve mais un bras de mer qui remonte profondément dans les terres et forme comme un grand delta à son embouchure. Les piroguiers y règnent en maitres avec leurs pirogues réputées insubmersibles et équipées de moteurs hors bord tous plus puissant les uns que les autres. Il fut question de construire un pont autoroutier qui traverserait le delta et éviterait aux véhicules de le contourner.

 

 

Les piroguiers s’y opposèrent avec force, leur activité de transport de passagers et de marchandise en aurait pâti. Le notre de piroguier est en pleine forme et veut nous prouver que sa pirogue est réellement insubmersible bien que nous lui assurerions avec véhémence que nous le croyons sur parole ! Il part à toute vitesse, ils ont de sacrés moulins, les pagaies sont reléguées dans la nuit des temps. Soudain debout sur les deux bords, il se met à nous faire tanguer jusqu'à ce que le bord de l’embarcation frôle le raz de l’eau. Belle démonstration. Malgré ses efforts, la forme de la pirogue permet de résister victorieusement au chavirement. Il existe hélas une limite, difficile à atteindre, certes, mais qu’il vaut mieux ne pas franchir. Au fait ou sont les gilets de sauvetage ? Tiens ils sont coincés sous le siège avant.

 

Encore une ile aux oiseaux, des oiseaux on en a déjà vu beaucoup, on ne s’en lasse pas… enfin pas trop…


Visite d’un village Sérère catholique.
Facile à repérer, une petite église en dur avec une croix au sommet et des cochons. A l’école, la maitresse, Thérèse nous reçoit avec sa classe de 38 enfants (trois groupe, les 3-6 ans, les 6-7 ans et les 8-9 ans). Tous très sages et très gais nous reçoivent en chantant puis récitent quelques poèmes. Un petit chahut se propage dans les rangs, ils sont très fiers de leur exploit et applaudissent très forts. Nous applaudissons nous aussi. Je me prends à rêver de classes similaires en France !

 

Nous ressortons de l’école et là les femmes viennent nous agripper pour nous faire visiter leur marché. Elles sont organisés et se répartissent les clients par tirage au sort ! Nous ne sommes que six et elles veulent partager leurs ventes. Tout est bien achalandé mais pour avoir un prix tout se complique. Palabres et marchandage vont bon train, elles se mettent à plusieurs pour nous presser d’acheter. En voilà une qui me met des objets dans les mains et me dit « je n’ais rien vendu, prend moi ça, c’est pas cher » Pas facile d’acheter sans se trop se faire avoir ni sans trop marchander ! Il faut bien qu’elles vivent. Elles formeraient un groupe qui se partagerait les bénéfices à la fin que je n’en serais pas surpris.

 

Les noirs savent raconter beaucoup de salades aux touristes parfois un peu naïfs. Pour ma part, cette pression permanente depuis la sortie de l’aéroport m’est stressante. Heureusement sur la fin quand je saurais qu’ils s’appellent entre eux « les crocodiles » ou « les égorgeurs » je serais parfaitement décontracté.

 

Visite du village ou est né Léopold Sédar Senghor, Djilor, et non pas Joal comme on le trouve partout écrit. Pourquoi cette erreur ? Ouzin nous l’explique : Djilor est le village de sa mère et c’est bien là qu’il est né et Joal est le village de son père, un riche marchant Sérère catholique et néanmoins pourvu de cinq épouses. Après avoir accouché sa mère du se rendre à pied à Joal pour le déclarer. L’erreur est juste en quelque sorte

 

 


Parenthèse historico littéraire

Léopold Sédar Senghor

 


(Ceux qui préfèrent le foot peuvent passer à la suite...)
Léopold Sédar Senghor naquit le 9 octobre 1906 à Joal/Djilor. Sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhou qu'il appelle dans Élégies « Nyilane la douce », est une musulmane d'origine peule, et troisième épouse de Basile Senghor. Elle eut six enfants, dont deux garçons. Senghor a hérité outre soin prénom et  son nom de famille, Senghor d'un nom sérère, "Sédar", qui  signifie « qu’on ne peut humilier »

 

Il ne fut jamais humilier, même pas lorsque les Allemands en 1940 l’ayant fait prisonnier avec d’autres noirs voulurent tous les fusiller. Ils échapperont à ce massacre en s'écriant «Vive la France, vive l’Afrique noire ». Un officier français  fait comprendre aux allemands qu'un  «qu'un massacre purement raciste nuirait à l'honneur de la race aryenne et de l'armée allemande »

Source wikipedia

(Des soldats allemands en 1940 ne voulant pas être traités de racistes ça mérite d’être retenu par l’histoire qui ces derniers temps  devient un petit peu trop simpliste)

 

Premier président du Sénégal au moment de l'indépendance (1960-1980). Senghor fut un des premiers Africain titulaire de l'agrégation puis retiré de la politique le premier Africain à être élu à l'Académie française en 1983, au fauteuil du duc de Lévis-Mirepoix (16e fauteuil) qui après la mort de Senghor en 2001 sera repris par Valéry Giscard d’Estaing autre Président à la retraite, mais pas poète celui-là, seulement polytechnicien !

 

Négritude
Etudiant, en compagnie du martiniquais Aimé Césaire et du guyanais Léon Gontran Damas il crée la revue contestataire L'Étudiant noir en 1934. La notion de négritude, y est introduite par Aimé Césaire : « La Négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture ». Senghor la complète : « la Négritude, c’est l’ensemble des valeurs culturelles du monde noir, telles qu’elles s’expriment dans la vie, les institutions et les œuvres des Noirs. Je dis que c’est là une réalité : un nœud de réalités »
En un mot « il n’y a pas plus de honte a être noir qu’a être blanc » Chacun doit s’assumer. ce n’est pas la couleur de la peau qui compte mais celle de l’âme ou de ce qui en tient lieu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Illustration avec

Naomi Campbelle

qui ne peut refuser cet honneur ;-)
 

 

L'instant Poétique

Poésie de Léopold celui qu’on ne peut humilier.

 

Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fait
Lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémit aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.

Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or rongent ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.
Extrait de "Œuvres Poétiques", Le Seuil

source www.au-senegal.com/decouvrir/senghor.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La déchirure


Le jour de la naissance de Léopold Sédar Senghoer un baobab se coupa en deux. Ce sera pour lui le symbole de la déchirure, d'abord entre son père et sa mère vivants éloignés, puis entre l’Europe ou il ferra ses études supérieures et l’Afrique et ensuite entre le Mali et le Sénégal qu’il voulait regrouper mais qu’il ne put faire du fait de son appartenance catholique alors que le Mali, comme le Sénégal d’ailleurs est à plus de 90% Musulman.

 

 

 

 

 

 


 

Entre temps nous avons filmé les bras de mer, les oiseaux, les palétiviers, les filets de pêche à la crevette que nous avons du deviner et les huitres accrochées en grappes aux racines des palétuviers.

 

 

Retour à l’hôtel Pélican pour le repas de midi.

 

Repas traditionnel sénégalais de riz et de poisson au choix ou poisson et riz. De toute façon c’est très bon.

 

Après midi libre ouf ! Nous allons pouvoir profiter de la piscine et du golf miniature. Les plus intrépides iront à la pêche au gros.

 

 

Suite...

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